Parmi les monuments anciens de la région saugaine, si l’on excepte les églises, romanes notamment, peu ont un intérêt vraiment artistique. La tour octogonale de La Clause, si élégante et svelte sur son socle granitique façonné à la période atlantique, fait exception à cette règle. Elle nous prouve l’habileté étonnante des maçons et des tailleurs de pierre au Moyen-âge, et le goût artistique de nos ancêtres que l’on retrouve même dans Part militaire. Elle mérite donc un intérêt tout particulier, et il serait temps de préserver de la ruine ce remarquable vestige du passe.
Il y a un peu plus de sept décades, au temps où l’abbé F. Fabre faisait imprimer ses passionnantes « Notes historiques sur Saugues », on remarquait encore un pan de mur attenant à ce gracieux donjon (1).
De nos jours, en 1974, la tour reste isolée ; en outre, l’endommagement s’est aggravé sur une de ses arêtes, elle risque de s’effondrer, malgré une maçonnerie fort résistante. Cet éclatement d’une partie de l’assise extérieure aurait été provoqué par un coup de foudre. Cela dénoterait un contact à la terre important dû à des infiltrations d’eau de pluie qui auront raison de ce splendide monument à plus ou moins longue échéance.
Il faudrait donc sans tarder le mettre à l’abri de l’eau et du gel, soigner cette grave blessure, si l’on veut conserver ce bijou de nos montagnes.
Le visiteur attentif aura sûrement observe que la section de cet extraordinaire monument ne forme pas un octogone régulier. Cette irrégularité apparaît plus nettement encore si, après une escalade quelque peu acrobatique, on pénètre à l’intérieur. Mais cela ne nuit en rien à l’élégance de l’aspect extérieur.
On remarque aussi, à quelques mètres de là , un bâtiment dont les murs ont été sérieusement surbaissés, trois tours circulaires tronquées — l’une d’elles possède une curieuse meurtrière évoquant une croix de Malte — et des douves très apparentes encore au Nord et à l’Ouest.